jeudi 20 novembre 2008

Etes-vous plutôt Emma, Tara ou Purdey?





The Avangers, voilà bien une série qui a bercé, de rediffusions en rediffusions, mes plus jeunes années ( un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître, même s'ils ont croisé à coup sûr au hasard d'un zapping le melon et le parapluie du sieur Steed).
C'était ses héroïnes, surtout, qui m'enchantaient, par leur classe naturelle, leur esprit jamais (au grand jamais) dépourvu de malice, et leur phlegme tout britannique.
Ma préférée reste cependant Emma Peel, l'aventureuse et brillante scientifique championne de Jiu Jitsu ( mais jamais décoiffée!)
And you? Emma Peel, Tara King ou Purdey ( qui n'a jamais voulu dire son nom de famille, la cachotière)...?

mercredi 12 novembre 2008

C'est à l'aube (4)


Tout était alors allé très vite.

-VIDEZ VOS SACS, ON VEUT LE FRIC!

Le temps de comprendre, de se dire "Mais on est dans un train, bordel, les contrôleurs, ou les passagers d'un autre compartiment ou je ne sais pas qui, ils vont rappliquer, appeler du secours, ils ont entendu le coup de feu, c'est pas possible", elle avait vu deux hommes cagoulés chacun bloquant les deux portes latérales, et trois autres qui gueulaient comme des damnés au milieu de gens perdus, tête baissée et mains sur la tête. Tout çà avait l'air très organisé. Tout çà devrait et DEVAIT être rapide.

Personne ne bougeait, si ce n'est pour tendre d'une main tremblante cartes bancaires, billets, montres, bijoux...

Personne ne bougeait sauf le turbulent petit garçon. Il bougeait ET pleurait. De plus en plus fort.

-TAIS-TOI SALE GOSSE! hurla l'homme qui avait tiré le premier coup en l'air, en pointant son arme sur l'enfant.

Valentine fixa les yeux bleus, froids, vides de tout, derrière le bas noir.Et la bouche. un rictus... L'enfant hurla de plus belle. En un quart de seconde elle comprit. Le doigt qui se crispe sur l'arme, l'inhumanité... Elle se précipita sur le petit garçon, le couvrant de son corps. Quelque chose éclata aussitôt dans sa tête. Une douleur physique si intense qu'il n'existe pas de mots. Un quart de seconde, encore, puis quelque chose de mou et vaporeux qui l'enveloppe, avant de fermer les yeux.


(à suivre)

mardi 4 novembre 2008

C'est à l'aube (3)


Le paysage défilait devant ses yeux qui pourtant ne voyaient rien, juste un vague flou. Le bruit de fond lancinant du TGV la berçait. Et les mêmes questions, inlassablement, s'imposaient à son esprit. Qui était-elle, elle, Valentine? Avait-elle, ne serait-ce qu'une unique fois dans sa vie, accompli quelque chose de bien? De VRAIMENT bien? Ses pensées furent interrompues par les vibrations de son mobile. Par réflexe, elle prit l'appel.

Sébastien.

-Val, t'es où? Qu'est-ce que tu fous?

-...Je pars.

-Mais où?!!...

-J'sais pas. Me chercher...Trouver...

-Mais quoi bordel? T'as pété un plomb? ...T'es où là?

-Dans un train.

-...

-Sébastien, laisse moi tranquille, laisse moi partir.

-Mais tu es complètement folle ma pauvre fille! Va! Va chercher ailleurs du mieux, du plus grand! Et trouve toi surtout!

Et il avait coupé, emporté par sa colère, le dernier fil qui le reliait encore à celle qu'il aimait.


Valentine ne bougea pas un cil et rangea son portable après l'avoir éteint. Elle ressentait de l'indifférence et en était la première étonnée.


* * *


çà faisait un moment que le petit garçon à ses côtés gesticulait, hurlait, la bousculait sans vergogne sans que la mère, assise en face, ne fasse preuve de la moindre réaction, malgré les soupirs et les regards réprobateurs des passagers alentour.

Valentine s'assoupit cependant, au milieu des cris aigüs du bambin.

Elle fut réveillée par une douleur sur son bras droit. L'enfant était en train de la pincer allègrement avec un sourire en coin. Elle sentit la moutarde lui monter au nez tandis qu'elle se dégageait de l'emprise des doigts du gamin.

-Tu vas te calmer mon bonhomme, c'est moi qui te le dis! dit-elle fermement.

La mère était toujours en face, et toujours inerte.

-Mais enfin, madame, dîtes quelque chose à votre fils! s'exclama un vieux monsieur visiblement excédé.

La mère sortit alors de sa léthargie pour glousser:

-Mais laissez-le donc! Il vit sa vie!

Brouhaha de stupéfaction dans le wagon.

Sans réfléchir, Valentine prit sa bouteille de 50cl d'eau minérale et la vida sur la tête du garçon qui se calma -on le serait à moins!- immédiatement, son petit visage exprimant à la fois la surprise et la frustration.

Les yeux de la mère lancèrent alors des éclairs et sa voix tremblante exhulta en direction de Valentine:

-Mais qu'est-ce qui vous prend? Vous êtes folle?!!!

Valentine ne put s'empêcher de sourire. Folle? Peut-être. C'était quand même la deuxième fois de la journée qu'on la taxait de déséquilibrée.

-Mais madame, je vis ma vie, moi aussi.

Le vieux monsieur éclata de rire et se mit à applaudir, suivi dans l'instant par le wagon entier.


Et c'est dans cette ambiance débridée, entre passagers hilares, une femme en colère et un petit garçon boudeur, que soudain, le premier coup de feu retentit...