lundi 28 avril 2008

Mouvements de l'âme


Pour les éclats de marbre, bronze et plâtre jonchant le sol de son atelier au soir des grandes destructions,

Pour les insanités hurlées, les autodafés et les automutilations au moment où la raison s'égarait,

Pour un grand amour blessé et jamais oublié,

Pour cette oeuvre magnifique qu'est "L'âge mûr", où une femme symbolisant la vieillesse accueille celui qui vient de quitter malgré lui la jeunesse qui lui tend encore la main ( La destinée, selon Camille Claudel),

Pour l'âme émanant de ces nombreux visages sculptés,

Pour, enfin, ces trente années d'exil où elle fut oubliée,

Allez faire un tour au musée Rodin, où, ces temps-ci, plane l'esprit de l'insoumise...

samedi 26 avril 2008

flash back (3)


Te rappelles-tu le premier rendez-vous? Alors que je ne t'avais jamais vu, tandis que toi tu m'avais observée, voulue...

Une angoisse certaine m'avait saisie au moment d'y aller. Comment te reconnaîtrai-je?

Alors que toi tu me verras arriver, vulnérable, inquiète peut-être, seule.

Je me revois sur cette terrasse près de la plage, cherchant du regard un indice qui me dirait qui tu es. Puis j'ai vu un homme de profil, le seul à être seul, tu t'es retourné, nos regards se sont croisés et j'ai bredouillé je ne sais plus quoi, une interrogation qui est restée coincée dans ma gorge. Je t'ai tout de suite trouvé du charme.


Assis en face l'un de l'autre, les premiers mots étaient banals, on se regardait à peine, tu faisais des efforts pour ne pas paraître timide et j'en étais déjà attendrie. Moi sur mes gardes, toi essayant de trouver des sujets de conversation, on a parlé de quoi déjà? De notre goût pour les voyages, de notre vision de la relation à deux, je t'ai dis que je ne voulais pas m'engager avec un homme, qu'une relation respectueuse et affective sans projets était ma seule attente dorénavant. Tu acquieçais à tout.

Je ne savais pas encore que je m'attacherais à toi, je ne savais même pas que nous allions nous toucher un jour, je ne savais rien, je disais donc n'importe quoi, je me protégeais encore...


lundi 21 avril 2008

I'm waiting, sir


Je t'attends, je t'attends, je t'attends, je t'attends

Tout le temps, chaque instant,

Je t'attends, je t'attends, je t'attends, je t'attends

...

Et aussi

...

Je voulais te dire que je t'attends

Sans me décourager pourtant


( Et mon calvaire ne fait que commencer, je vous le dit!)



Pour comprendre, lire article précédent.

samedi 5 avril 2008

Pas glop du tout


L'Angoisse, la vraie, celle avec la boule incessante au ventre, les somatisations inévitables et une terreur diffuse totalement disproportionnée et incontrôlable, voilà la méchante bête qui vient de m'attaquer...

Et tout çà pour çà?, diront certains quand je tenterai d'en expliquer les raisons.
A ceux-là je demanderai s'ils connaissent la solution miracle pour se sortir de cet état, et s'ils me répondent qu'il faut de la volonté ( le si célèbre "Il faut prendre sur soi"), je leur répondrai volontiers que je les emm...

Pour les autres, je prends tous les conseils!

Venons-en à cette raison si terrible: mon cher I.E.N vient de m'annoncer sa visite, sur une fourchette de dix semaines ( et oui, on se doit d'être patient ET résistant dans le métier).

Bien sûr qu'il y a déjà eu pire dans ma petite vie.
Bien sûr qu'il n'y a pas mort d'homme.
Bien sûr que j'en ai conscience.
Mais les symptômes paralysants ne me demandent pas mon avis pour se manifester.

Si vous me voyez ici avant le jour attendu (oui, croyez-moi, j'ai hâte d'y être!), c'est que j'aurai réussi à gérer comme une grande ( ponctuellement peut-être mais çà serait déjà pas si mal), l'Attente.
Dans le cas contraire je vous donne rendez-vous pour l"après", entre le 24 Avril et le 30 Juin, donc!

mercredi 2 avril 2008

Tu veux ou tu veux pas?

Là on va dans le très très futile...



Lors de mes escapades outre-manche, outre-méditerranée, outre-atlantique (en ai-je oublié?), il nous est arrivé, avec mon ami Alban (pendant que Florentine et Laurette prenaient un malin plaisir à faire du sur place dans des magasins hors de prix dont à chaque fois -quelques heures plus tard- elles ressortaient les mains pleines et les poches vides), il nous est donc arrivé, pour tuer le temps (nous gardions les sacs des précédentes frénésies acheteuses de nos comparses) de jouer à ...

TU COUCHES OU TU COUCHES PAS?

Oui, je sais, on aurait pu nourrir notre esprit des beautés architecturales qui nous entouraient. Mais quand vous êtes coincés entre 25 sacs à surveiller, au milieu de l'artère la plus commerçante de la cité et bousculés de tous côtés par une foule aveugle, VOUS FAITES QUOI, VOUS?

Le jeu consistait à observer la faune locale (et ambulante!) et de dire si oui ou non on pourrait coucher avec celui-ci ou celle-là ( les femmes pour Alban, les hommes pour moi - je précise pour que vous compreniez mieux)

Ainsi les touristes ou autochtones défilaient devant notre désoeuvrement.
Le code était: JB ou JBP (...)
Et çà donnait à peu près çà:

Lola:"Celle-là, elle est pas mal, non?

Alban: JBP, t'as vu l'allure? Tiens, et pour toi, lui là?

Lola: hum...oui, pourquoi pas, JB, il a un joli sourire.

Alban: N'importe quoi! T'es pas difficile!

Lola: Dis-donc? C'est moi qui couche, pas toi, bon alors???..... Et elle? ( devant une autre apparition féminine)

Alban: Elle non, elle louche, JBP!

Lola: Pffff...Où t'as vu çà? Eh, Alban, c'est un jeu! Tu le fais exprès ou quoi?

Alban: C'est pas parce que toi tu dis JB une fois sur trois que je dois faire pareil. Il faut que je le sente! "

Et çà durait un bon moment comme çà.
Jusqu'à l'engueulade finale, fatale.

Lola:"Bon tu m'énerves, tu joues pas le jeu, t'es pas drôle!

Alban: JBP! JBP! JBP!"

SILENCE.

Le temps était cependant passé plus vite.
Et quand Laurette et Florentine réapparaissaient enfin, toutes heureuses de leurs nouvelles acquisitions mais délestées de leurs écus, et qu'elles nous demandaient: "çà va? Vous avez fait quoi?", on répondait d'une seule voix, sans se regarder:

"RIEN"